Le nombre d’histoires à propos d’hommes ou de femmes abusés par ce qu’ils pensaient être leur communauté spirituelle ne se compte même plus. Et la plupart d’entre nous grincent un peu des dents quand il est question de gourou, ce chef spirituel souvent associé aux sectes et aux débordements ayant lieu en leur sein.
Toutefois, le gourou (ou guru) est avant tout un maître spirituel comme peut l’être un professeur universitaire respecté. Grâce au champ de ses connaissances et à sa personnalité (plus ou moins) éclairée, il est considéré comme une figure sage de guide, auquel s’en remettre quand la vie nous met à l’épreuve. Dans notre société sceptique et déconnectée de sa spiritualité, la question peut se poser : les gourous sont-ils tous des illuminés ?
Gourou : l’homme avant le guide
Les gourous sont des hommes, pas des demi-dieux (sauf les avatars, qui en sont l’incarnation) ou des sortes de magiciens qui liraient l’avenir ou traverseraient la matière. Et comme tous les hommes, certains abusent de leur position et deviennent des leaders malhonnêtes, voire malfaisants.
Dans l’hindouisme et le bouddhisme, le guru (en sanskrit, enseignant, maître) est une figure d’autorité, respectée et porteuse d’un savoir issu de son étude et pratique approfondies de la tradition spirituelle qu’il enseigne ou de son éveil spirituel. Bouddha était un guru !
Rapport gourou-disciple : la confusion occidentale
Quand certains leaders se nommant « gourous » exercent n’importe quelle forme de pression sur un groupe, sous prétexte qu’ils détiennent une Vérité absolue n’étant réservée qu’à leurs disciples, on approche dangereusement du totalitarisme… Le culte de la personnalité aidant, la relation guru-disciple devient malsaine, à la limite du maître-esclave, et le premier manipule le second, parfois même sans en être conscient.
À savoir : la perversion du terme gourou a pu être considérée comme une forme de néocolonialisme par certains qui y voyaient un rejet de toute notion ne venant pas d’Occident.
Gourou-discipline : une relation bienveillante
Toutefois, la relation entre un gourou et son disciple ou élève, peut être de n’importe quel ordre : le second choisit son gourou et s’installe un rapport unique, qui dépendra de l’enseigné et l’enseignant !
Par exemple : le gourou-ami, qui est un pair simplement plus avancé spirituellement, le gourou-parent, qu’on respecte et considère comme son père ou sa mère, le gourou-professeur, qu’on écoute comme un élève…
Dans tous les cas, un profond respect et de la bienveillance sont témoignés dans les deux sens, et il n’est aucunement question de manipulation. En gardant bon sens et discernement, on démasquera les gourous-imposteurs à ce qu’ils créent : des disciples dépendants, peu autonomes et soumis. Les véritables maîtres spirituels instruisent l’Homme pour le rendre libre.
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